INTERNET: “2AFRICA”, PROJET DE SUPER CÂBLE SOUS-MARIN POUR LE CONTINENT AFRICAIN
Le projet est pharaonique : doter le continent africain d’un câble sous-marin de 37.000 kilomètres de long. Le but de ‘‘2Africa’‘ étant de donner à l’Afrique une connexion internet digne de ce nom. Pour y arriver, 8 entreprises vont devoir se serrer les coudes et mettre en harmonie leurs domaines d’interventions respectifs. Les détails.
Des géants des télécoms et d’Internet ont été sollicités pour la circonstance. Il s’agit de Telecom Egypt, Alcatel Submarine Networks (ASN), Facebook, China Mobile International, Alcatel Submarine Networks, MTN GlobalConnect, STC (Saudi telecom Company) et Orange. Regroupés au sein d’un consortium de 8 entreprises, ils (ces géants) ont tous la lourde charge de donner vie au projet ‘‘2Africa’‘. Le français Alcatel Submarine Networks (propriété du groupe finlandais Nokia depuis 2016, NDLR), est en charge de la construction du câble.
Les visées sont on ne peut plus hautes ; apporter un flux ‘‘supérieur à la capacité combinée totale de tous les câbles sous-marins desservant l’Afrique à l’heure actuelle’‘. En plus du continent africain, le Moyen-Orient sera desservi par ‘‘2Africa’‘.
Il (…) facilitera le déploiement de la 4G, de la 5G et de l’accès haut débit fixe pour des centaines de millions de personnes.
Pour avoir une idée de l’ampleur de la tâche, ce câble de 37.000 kilomètres de long est déjà présenté comme étant le plus long (câble sous-marin) de toute la planète, bien avant sa construction. Parti de l’Europe occidentale, ‘‘2Africa’‘ terminera sa longue course au Moyen-Orient, en passant par 16 pays du continent africain.
Pour entrer dans les détails de cet improbable périple, sachez que le super câble traversera la Méditerranée, la mer Rouge et le golfe d’Aden. Mais ce n’est pas tout ; il continuera sa route vers la côte africaine de l’océan Indien puis gagnera le cap de Bonne-Espérance, avant de remonter le long de l’océan Atlantique pour finir sa traversée en Grande-Bretagne. En gros, ‘‘2Africa’‘ va ceinturer l’Afrique.
Pour y arriver, le consortium devra mettre les bouchées doubles avec pour délai de livraison 2023-2024. Dans un communiqué, le groupe des 8 fait savoir que le projet, une fois réalisé, ‘‘apportera à de nombreuses régions d’Afrique la connectivité Internet et la fiabilité dont elles ont tant besoin, estiment les associés dans un communiqué. Il répondra à la demande de capacité toujours plus importante au Moyen-Orient et facilitera le déploiement de la 4G, de la 5G et de l’accès haut débit fixe pour des centaines de millions de personnes’‘.
Selon les experts, ‘‘2Africa’‘ sera doté de la technologie SDM1. Créée par Alcatel Submarine Networks, celle-ci optimise au maximum le débit de connexion internet, déployant jusqu‘à 32 fibres optiques, alors que les précédentes n’en totalisent que 16.
Des chiffres qui pourraient expliquer un tel projet
De plus, le super câble sera doté d’une autre technologie, celle dite du ‘‘commutation optique’‘, selon le consortium qui le souligne toujours dans son communiqué. Cette technologie assure une flexibilité optimale de la bande passante.
Pour assurer la sécurité d’un tel câble, ses concepteurs prévoient de l’enfouir profondément sous le sol marin, plus loin que tous les autres câbles installés sous les océans jusqu‘à présent. Aussi, il s’agit d‘éviter les zones frappées par les perturbations sous-marines dans le but ‘‘d’offrir le plus haut niveau de disponibilité possible’‘.
Ce projet gargantuesque s’explique en partie par le nombre de plus en plus croissant d’internautes sur le continent africain. Si l’on s’en tient aux chiffres fournis par le rapport ‘‘2018 Global Digital’‘ publié par We Are Social et Hootsuite, le monde ne compte pas moins de 4,021 milliards d’internautes pour une population mondiale estimée à plus de 7,5 milliards d’individus.
Toujours selon ce rapport, le continent africain a enregistré en 2017 la plus forte progression d’utilisateurs d’Internet, avec 435 millions (d’internautes) enregistrés sur une population africaine estimée à 1 milliard 270 millions d’individus. Ce même rapport fait état d’une progression africaine de 20% cette année-là, ce qui équivaut à 73 millions de nouveaux internautes sur le continent.
D’après cette étude, le fort taux d’utilisateurs d’Internet en Afrique est dû en grande partie à la vulgarisation du smartphone, couplée au développement rapide des réseaux haut débit et très haut débit sur le continent. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : taux de pénétration de 82% pour 1,040 milliard de connexions mobiles en Afrique en 2017, progression annuelle de 4% pour 45 millions de nouveaux utilisateurs de smartphone.
La palme d’or a été détenue en 2017 par l’Afrique australe, avec 51% de taux de pénétration de l’Internet. Viennent ensuite l’Afrique du Nord (49%), l’Afrique de l’Ouest (39%), l’Afrique de l’Est (27%) et en dernière place, l’Afrique centrale, avec seulement 12%.